DÉBAT #1 – Les jeunes générations sont-elles rongées par la peur ?

1b574b2Twitter est un outil fabuleux, incontournable dans mon quotidien d’entrepreneure connectée ! C’est un véritable couteau suisse du web : veille informationnelle et/ou concurrentielle, développement des connaissances sur un sujet précis grâce aux comptes des influenceurs, plateforme de lien social… C’est une micro société qui fourmille sur la toile, autonome, pleine de vie, d’idées, d’échanges… De débats aussi ! C’est d’ailleurs ce dernier point qui m’a conduite à rédiger ce nouvel article, un peu comme un coup de gueule, en fait. Ou une mise au point. Un dépôt de point sur un « I », quoi. 

Alors que je parcourais, comme chaque jour, le fil d’actualités de Twitter, je suis tombée sur un tweet représentant une photo de récolte de soja très impressionnante (à mes yeux) au Brésil. Voyez par vous-même ce fameux tweet ci-dessous, ainsi que ma réaction, et enfin, la réponse de l’auteur : 

vzfeLa réponse m’est arrivée de plein fouet et, après quelques secondes de réflexion, je me suis dit que je n’étais tout simplement pas d’accord avec lui. C’est ça que pensent de nous les générations de nos parents ? C’est comme ça que sont vus les 20-30 ans ? Comme des personnes dominées par leurs « peurs obsessionnelles » ? Des gens qui n’osent plus ? 

J’ai ressenti un malaise, et j’ai essayé de relativiser en me disant qu’il ne s’agit que de l’avis d’une personne. Puis finalement : « Et si beaucoup pensaient ça ? ». 

Il m’a fallu réagir ! Je n’aime pas lire ça, et encore moins imaginer qu’on puisse penser ça de nous. 

Alors, vu que ce blog est aussi un lieu d’expression (n’est-ce pas le bien-fondé originel de cet outil ?), je me suis dit que c’était le lieu idéal pour donner mon propre avis sur le sujet. Moi qui suis directement concernée. 

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Non, je ne pense pas que les jeunes générations soient dominées par leurs peurs. Oui, nous vivons dans un monde où la peur est partout, largement relayée et « sublimée » par des médias friands de taux de croissance en baisse, de taux de chômage en hausse, de tueries et autres événements sanglants qui font vendre… Mais nous avons toujours vécu dans ce monde et nous nous sommes adaptés. Nous avons développé une capacité nouvelle, celle de prendre du recul, de vivre au jour le jour dans cet environnement incertain. L’Homme s’adapte. 

Mais en aucun cas, je n’ai l’impression, en regardant autour de moi, que les jeunes générations ont plus de peurs que les précédentes. Au contraire, je pense qu’elles ont gagné en audace ce qu’elles ont perdu en confort. Je ne parle pas ici de confort matériel, mais du confort de voir devant soi un avenir « tracé », serein. Celui qui a moins à perdre a tout à gagner à essayer, à tenter, à OSER. 

S’il est une chose qui semble difficile à comprendre pour nos pairs, et c’est logique, c’est notre mode de vie actuel : plus nomade, plus « dans l’instant », plus épicurien sûrement aussi. Nous n’avons pas les mêmes vies, pas le même environnement, pas les mêmes préoccupations. 

Personnellement, je ne baisse pas les bras. Je me sens l’âme d’une guerrière, libre, et fière de ses choix, entrepreneuse de ma vie et dans ma vie, moins influencée par les médias, plus critique vis-à-vis d’eux. Beaucoup de mes amis sont du même avis. Nous sommes une génération d’électrons libres, c’est notre solution à cette morosité ambiante. 

Si j’avais peur en voyant cette image de l’agriculture brésilienne – et bien que je ne veuille pas porter le débat là-dessus-, c’est parce que je me suis renseignée (notamment par le biais de 8 années de formation agricole, des conférences, des médias non biaisés par la politique…), et que je ne pense pas qu’il faille se réjouir de repousser ainsi les limites. Ce n’est pas sans conséquences. 

J’ai conscience que cet article va au-delà du rôle que je veux donner à ce blog, mais j’avais besoin de répondre à ce doute laissé en suspens depuis un peu trop longtemps à mon goût. J’avais comme le sentiment qu’on nous prenait, nous les jeunes, pour des générations immatures qui ne savent plus utiliser leur cerveau. Je pense au contraire que nous avons fait preuve d’adaptation, qualité humaine hautement importante. 

Et vous, ça vous inspire quoi ? 

Marion CHAULOUX , 
Dirigeante de Dynamo Néocom.
www.dynamo-neocom.fr
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3 réflexions sur “DÉBAT #1 – Les jeunes générations sont-elles rongées par la peur ?

  1. Melody Desfontaines dit :

    Cet article est une très bonne réponse. On nous laisse un monde dans un état pitoyable (à de nombreux niveaux), et pourtant la plupart des « jeunes » sont créatifs, ou au moins, ont des projets et foi en l’avenir. Je n’appelle pas ça être dominé par une peur obsessionnelle… Et je suis entourée de gens créant leur propre métier, leur propre voie dans la vie, loin des modèles qui maintenant ne fonctionnent plus, d’une vie toute tracée à la papa-maman. C’est un peu fort de dire que nous n’osons pas. Il en faut du courage pour s’éloigner (par choix ou nécessité) de ce qu’on nous appris être LE chemin. Surtout que rien ne nous y a vraiment préparé.
    De plus, la peur n’est ni méprisable ni paralysante. C’est sain. Elle nous indique un danger et il faut parfois se dépasser pour l’affronter, puiser dans ses ressources. Ce n’est pas un mal. Heureusement que certaines personnes trouvent inquiétantes ce genre de cultures, qu’on trouve, ici, au Brésil. Sinon personnes ne se posent de question, et on continue joyeusement. Je trouve totalement absurde qu’on glorifie cette agriculture… Mais passons.
    Ce n’est pas parce que les médias (et surtout les chaînes d’infos) sont en roue libre et n’évoquent que des sujets anxiogènes, que c’est le reflet d’une génération… C’est vraiment ne pas réfléchir que de penser ça :/ N’importe quel média a besoin d’audience, et certains ne se gênent pas pour faire dans le sensationnalisme macabre, voilà tout. Et ces médias, ce n’est pas encore tout à fait notre génération qui les forge, mais plus celle de l’auteur du premier tweet…
    J’ajouterai que je ne vois pas en quoi nous serions plus plein de peur que la génération de ce monsieur, qui a probablement connu la Guerre Froide (1991, c’est proche)… Parce que grandir à cette période devait apporter son lot d’inquiétudes.

    Ça commence à être un long commentaire, mais ce genre de réflexions m’agacent au plus haut point. J’essaye vraiment de rester quelqu’un de sympa, bienveillant et optimiste, de ne surtout pas faire de généralité absurde sur une « génération ». Les « vieux » ou les « jeunes », ça ne veut pas forcément dire grand chose. Mais avoir régulièrement l’impression de se faire mépriser par nos aînés, c’est très frustrant. Parce que si je n’en veux pas aux générations précédentes pour l’état du monde que j’évoquais plus haut (ça sert à rien, et l’époque n’était pas la même), j’ai par contre du mal avec des réflexions du type « si je puis me permettre (…) votre génération (…) », en mode, moi je sais, et en plus, du haut de ma grande expérience, j’ai raison.

    C’est tout pour moi.

    Aimé par 1 personne

    • Marion Chauloux dit :

      Merci beaucoup Melody d’avoir pris le temps de donner ton avis, j’en suis très touchée et je te rejoins totalement dans ta réflexion qui, tu l’as compris, va dans le sens de la mienne. A très bientôt j’espère ! Bon week-end à toi 🙂 Marion

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